17 Janvier 2021
Comme expliqué dans mon article précédent sur le jazz, c'est plus précisément à Storyville, le quartier chaud de la Nouvelle-Orléans, que l'un des tout premiers types de jazz (Dixieland) serait né. Dans ce style, la trompette joue la mélodie ou des variations de celle-ci, alors que les autres cuivres improvisent autour de cette ligne mélodique, tandis que les instruments à cordes passent dans la section rythmiques. Ce passage des cuivres au premier plan est attribué à la légende du jazz Charles "Buddy" Bolden (1877-1931). Le terme dixieland s'est répandu après la vente d'un million d'exemplaires du disque de l'Original Dixieland Jazz Band en 1917.
En 1914, alors que l'insouciance règne sur Storyville et sa musique endiablée, la Première Guerre mondiale éclate. La Nouvelle-Orléans est devenue un port de guerre où de nombreux soldats sont en garnison ou stationnés en attente d'embarquement. En 1917, le gouvernement fait fermer le quartier de Storyville, ce qui a pour conséquence de faire émigrer les musiciens, désormais au chômage vers Kansas City, mais aussi d'autres villes comme New York et Chicago qui deviennent de nouvelles capitales du jazz. A la fin de la Première Guerre mondiale, les USA sont désormais en plein essor économique. Chicago étant la plus accessible des villes et ayant des emplois à fournir, c'est celle-ci qui accueillera le plus de musiciens de jazz néo-orléanais. De leur présence en force allait naître le Chicago Dixieland, sous l'impulsion, entre autres, de Louis Armstrong avec ses Hot Five, ou encore Jerry Roll Morton et ses Red Hot Peppers qui avaient également débutés à Storyville.